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Introduction

1° partie : autour du péché originel (Gn 3)

2° partie : d’où vient le mal ? De Dieu ? du diable ?

3° partie : Hypothèses sur la non-intervention de Dieu

4° partie : 4 réponses possibles

 

AvD : Nous ne comprenons sans doute pas bien le sens de la toute-puissance de Dieu. Je te propose un petit exercice, déjà difficile pour n’importe quel humain, mais encore plus pour l’avocat du diable ! …

Avd : Rien n’est jamais trop difficile pour moi. Que me proposes-tu ?

AvD : Ecoute bien. Mettons-nous à la place de Dieu. Toi qui sais si bien te mettre dans la peau des autres et agir de façon masquée, car je t’ai bien reconnu : tu n’es pas l’avocat du diable, tu es le diable en personne. Voici donc le jeu que je te propose : pendant une semaine, tu vas prendre la place de Dieu, avoir tous ses pouvoirs, comme dans le film "Bruce Tout-puissant" avec Jim Carrey. Et on va voir comment tu vas t’en sortir.

Avd : Non ! C’est impossible. Je suis le néant, alors que celui dont il faut que je joue le rôle est le Tout. Alors que je suis le non-être, Il est Celui qui est, qui était et qui vient.

AvD : Toi qui te crois si malin, tu hésites, tu commences à douter ! … Tu prends le monde et la vie comme un plateau de jeu d’échecs, et quand Dieu te propose de prendre sa place, tu ne veux plus jouer. Ah décidément, tu es bien décevant ! Tu as la trouille et, à minuit, tu vas redevenir citrouille ! Serais-tu plus lâche que tous ceux qui demandent l’aide de Dieu pour ne pas succomber aux tentations que tu leur présentes.

Avd : Y compris les trois auxquelles j’ai soumis Jésus au désert !

Oui, mais dans les trois tentations, Jésus a refusé le pouvoir et la puissance à la manière humaine. Il s’est soumis à la Parole de Dieu. Et aussi lors de sa Passion, et sur la Croix, où il ne répond pas au mal par le mal. Ce qui n’aurait pas été ton cas si tu avais été à sa place !

Avd : Tu es plus diabolique que moi.

AvD : Je suis sûr que n’importe lequel d’entre nous, à une exception près, toi, si nous possédions la toute-puissance divine, nous l’utiliserions. Comment ferions-nous pour traiter le mal qui attaque la création ?

Face à la méchanceté gratuite, on pourrait neutraliser toute intention malfaisante, au moment où le méchant passerait à l’acte. En même temps, on ne serait jamais sûr qu’entre le moment où l’idée est venue dans l’esprit et celui du passage à l’acte, l’homme ne changerait pas d’avis. Donc au moment d’intervenir pour empêcher ce passage à l’acte si l’idée de faire le bien est finalement mise en application, on aurait alors empêché un acte bon.

Et si finalement, on pouvait effectivement intervenir pour s’interposer entre le bourreau et la victime, que se passerait-il ?

Avd Eh bien, oui, que se passerait-il ? On aurait alors un élément de réponse à notre question !

Plus personne ne pourrait plus ni subir ni accomplir le mal ! On serait définitivement débarrassé du mal !

Avd : Oh non !

AvD : Eh si ! Quoi qu’on veuille faire, on ne pourra jamais réaliser que le bien. Chacun sera empêché de faire le mal. Evidemment, cela limite la responsabilité et la liberté des personnes. Elles n’ont même pas le choix, puisqu’il deviendrait impossible d’envisager faire le mal.

Avd : Je vois.

AvD : La disparition du mal par le recours à la toute-puissance a une conséquence très importante : c’est aussi le renoncement total à la liberté et à la responsabilité personnelle et collective. Mais penses-tu que les hommes seraient prêts à renoncer à leur liberté ?

Avd : Je ne veux pas répondre à leur place !

AvD : Tu es lâche. Tu le sais : ils sont très attachés à cette liberté. Ils s’indigneraient et se révolteraient contre celui qui leur enlèverait cette prérogative, comme tu le fais d’ailleurs avec ceux que tu prends sous ta coupe !

Avd [silence, haussant les épaules avec mépris :] …

AvD : Tu ne dis rien. Tu ne réponds pas ! L’Homme ne voudra pas vivre dans un monde sans responsabilité ni liberté. Nous comprenons que la disparition du mal par la toute-puissance n’est pas si évidente. Et que si Dieu n’écrase pas le mal dans l’œuf, ce n’est pas à cause de sa prétendue impuissance à agir, y compris pour le mal naturel en rendant les humains invulnérables, pour en finir avec les maladies.

Si la vie est sans danger, c’est un monde où nous n’aurions jamais besoin d’aider les autres. Nous serions immortels, indestructibles. Rien à craindre. Rien à désirer. Rien à espérer.

Avd : Cela voudrait aussi dire que je n’aurais plus aucun pouvoir …

AvD : Plus aucun. Le désenchantement du diable, satan désarmé. En fait, même si on se passerait bien du mal moral, même si nous n’aimons guère le mal naturel, si cela était en notre pouvoir, nous ferions tout pour nous en débarrasser. Pourtant, Dieu n’agit pas ainsi ! Nous découvrons qu’Il ne veut pas que les êtres humains soient des marionnettes insensibles. Leur vulnérabilité et leur exposition à la méchanceté sont les conditions de leur responsabilité. Chaque moment de la vie est irremplaçable, tout en maintenant que le mal est un scandale. L’homme ne doit pas s’y résigner. Dieu non plus de son côté ! Et en tout cas, pas en intervenant à tout bout de champ ou en abusant de sa toute-puissance.

 

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Pourquoi Dieu laisse-t-il faire le mal ? (5° partie)
Tag(s) : #à la place de Dieu, #Bruce tout-puissant, #pouvoirs divins, #tentations, #bourreau, #victime, #éliminer le mal
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