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Introduction

1° partie : autour du péché originel (Gn 3)

2° partie : d'où vient le mal ? De Dieu? du diable ?

3° partie : Hypothèses sur la non-intervention de Dieu

 

Avd : Que répondez-vous au cas où Dieu veut supprimer le mal mais ne le fait pas Cette omniprésence du mal, c’est l’argument qui tue ! Qu’avez-vous à répondre pour sa défense ?

AvD : Vous semblez avoir raison ! C’est comme si Dieu était débordé par tant de catastrophes, de souffrances accumulées. Pourquoi n’intervient-Il pas ?

1° hypothèse : Dieu n’intervient pas parce que son intervention pourrait entraîner la perte d’un bien plus grand, ou pourrait apporter un mal pire.

2° hypothèse : Dieu n’intervient pas parce qu’Il ne veut pas prendre la place des hommes d’empêcher un mal de s’accomplir. Dieu veut laisser le temps de changer : qu’entre le moment où on a l’idée de faire du mal, et le moment où on agit, Dieu espère que l’être humain ne mettra pas en œuvre son projet maléfique.

3° hypothèse, proposée par St Augustin : « Dieu, puisqu’il est bon, n’aurait jamais permis qu’il y ait du mal dans sa création, si sa toute puissance et sa bonté n’étaient pas telles qu’il puisse tirer le bien même du mal. »

Avd : J’ai du mal à admettre cette idée que Dieu puisse laisser faire le mal ! Aurait-Il le cœur dur au point d’oublier les victimes ? en pensant qu’il puisse réaliser un bien supérieur aux conséquences du mal, y compris dans la pire des situations.

AvD : Cela ne veut pas pour autant dire que Dieu ne pourrait pas réparer. Ou presque repartir à zéro, comme y fait penser l’histoire de Noé : face au mal commis par les hommes (Gn 6, 5-7.11-13), Dieu ne semble rien pouvoir faire. Face au déluge qu’il a décidé, Dieu demande à Noé de sauver un couple de chaque espèce animal dans l’arche (Gn 6, 19-20). Après la descente du niveau des eaux, Dieu décide de s’interdire de recommencer (Gn 8,21), en concluant une alliance avec Noé et sa descendance dont l’arc-en-ciel est un rappel entre la terre et le ciel (Gn 9, 8-17).

Avd : Je me souviens de ce passage que l’on retrouve aussi ailleurs que dans la Bible.

AvD : Plusieurs prophètes juifs ont rappelé que Dieu voulait que le pécheur se détourne de son mal, et même que le juste devait l’y inviter.

Avd : Ce n’est pas faux.

AvD : 4° hypothèse : alors que Dieu le veut et le peut, Il ne le fait pas, car il a renoncé, non pas de façon temporaire, mais manière définitive, à exercer sa toute puissance. C’est comme le prix à payer pour laisser à l’homme d’être libre. C’est la thèse d’un philosophe juif qui a réfléchi à la question de Dieu après Auschwitz, Hans Jonas (Le concept de Dieu après Auschwitz. Une voix juive, Rivages, 1994). Il s’est demandé pourquoi Dieu n’était pas intervenu pour sauver son peuple de la Shoah.

Avd : Quelle est sa réponse ?

AvD : Il fait l’hypothèse que Dieu, après la création, s’était retiré pour laisser la création et l’humanité vivre librement. Pourtant, cette solution n’est pas tout à fait satisfaisante.

Avd : Comment cela ?

AvD [triste :] Si Dieu se retire, que devient la création qui a tout de même besoin de Lui pour continuer d’être maintenue en vie chaque jour ? Cette hypothèse du retrait de Dieu, séduisante au départ, n’est finalement pas si simple. Il a préféré dire que Dieu était impuissant et qu’Il était incapable d’intervenir, plutôt que de justifier sa non-intervention.

Il reste encore une solution à étudier. Mais avant, j’aimerais résumer ce sur quoi nous sommes tombés d’accord.

Avd : Résumez !

AvD : 1° Dieu n’existe pas. C’est une invention de l’esprit, une superstition. Il n’y a que la nature, que la matière. Cependant, en faisant disparaître l’accusé, Dieu, on n’a pas fait disparaître le mal. Le serial killer court toujours. Il y a donc un problème. Le mal reste un scandale.

Dieu existe, mais il ne peut protéger l’humanité du mal. On lui trouve une excuse. On ne peut l’accuser de non-assistance à personne en danger. Il faudrait alors quand même l’inculper pour publicité mensongère et abus de confiance, voire abus de faiblesse. Si Dieu est bien le Créateur et que la création s’est emballée et s’est retournée contre ses objectifs, Il n’a rien fait contre. Pourtant, en voulant excuser Dieu, on aggrave son cas. En plaidant la puissance limitée de Dieu, on alourdit les charges contre Lui. L’impuissance divine se retourne contre Celui qu’elle cherchait défendre.

Nous ne pouvons donc qu’avouer notre incompréhension humaine.

Avd : Ah Ah Ah, je ris. L’homme qui se croit si intelligent est donc dépassé ! Dieu qui l’aurait créé à son image ne lui aurait pas soufflé la bonne réponse ! Je ris ! Je ris ! Ah Ah Ah !

AvD : Eh oui [un peu peiné], je le reconnais, en toute humilité, je suis dépassé. Sauf s’il faut comprendre la toute-puissance de Dieu autrement que des super pouvoirs. Et si on changeait de point de vue ?

Avd : Je ne comprends pas.

AvD [Avec ironie :] Ah, maintenant, c’est toi qui ne comprends pas. Chacun son tour !

 

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Pourquoi Dieu laisse-t-il faire le mal ? (4° partie)
Tag(s) : #Dieu est bon, #Noé, #Déluge, #non intervention de Dieu, #renoncer au mal, #victimes du mal, #Hans Jonas, #Auschwitz, #retrait de Dieu
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