1° partie : Autour du péché originel (Gn 3)
Avd : D’où vient le mal ?, revenons-y. Ce serpent, il vient bien de quelque part. Il a bien été créé par Dieu. C’est donc Dieu qui a mis en lui l’idée du mal !
AvD : Nous l’avons vu, le serpent est le premier menteur. Chez les catholiques, on parle aussi de l’ange Lucifer, littéralement en latin, l’ange qui porte (fero) la lumière (lux), qui s’est révolté contre Dieu, et qui n’a pas voulu reprendre sa place.
Avd : Mais il n’a pas d’autres noms encore ?
AvD : Si. Dans la Bible, on parle de Satan dans le livre de Job, du Tentateur (dont Jésus subi les 3 attaques au désert juste après son baptême dans le Jourdain (Mt 4, 1-11)). Il s’appelle aussi l’Adversaire (l’adversaire de Dieu), le Diable, qui en grec veut dire, celui qui divise. Celui qui divise la relation de confiance entre l’homme et Dieu. Dans le dernier livre de la Bible, l’Apocalypse, on a une image proche du serpent : un dragon à 7 têtes et 10 cornes (Ap 12, 3-4.9).
Avd Moi je croyais que le diable n’existait plus comme on n’en parle plus.
AvD : C’est peut-être une de ses plus grandes victoires : avoir fait croire qu’il n’existait plus, faire en sorte qu’on ne parle plus de lui, pour mieux agir masqué et incognito. Un théologien parle de la « non-personne » du démon. Sa « caractéristique est de se présenter sans visage et sa force est de ne pas se laisser reconnaître. » (J. Ratzinger « Satan. Le mal en personne » Christus n°168, Le Mal oct 1995, p. 450).
Avd : Il faut croire au diable, alors ?
AvD : Pas tout à fait. On ne peut pas dire qu’on croit au diable comme on croit en Dieu. Sauf certains qui veulent devenir ses partisans, des suppôts de Satan. Cela rejoint des mouvements sataniques, lucifériens. Et quand on veut pactiser avec le diable en lui livrant son âme et sa vie, comme dans le Faust de Goethe, on pense pouvoir en sortir vainqueurs à la fin, mais ce n’est jamais le cas.
Par contre, il faut croire que le diable existe pour mieux s’en méfier. Un auteur chrétien (C.S. Lewis) a même écrit un livre intitulé la « Tactique du diable ». Celui-ci donne des conseils à un jeune disciple en formation pour détourner sa victime de la foi en Dieu.
Avd : Je récapitule : le diable existe. J’ai un aveu à vous faire : il est même mon maître. Je suis son avocat. Je dois laisser tomber le masque.
AvD : Eh bien, moi, aujourd’hui, je suis l’avocat de Dieu !
Avd : Je me fais même l’avocat de toutes les victimes innocentes qui ont mis leur foi en Dieu qui ne les a pas protégées.
AvD : Soit. Je vous écoute.