Les papes du XX° S ont abordé la question des migrants, en instituant notamment une Journée mondiale des migrants pour laquelle, ils écrivent un message spécial. En 2015, ce sera la 101° (L'Eglise sans frontière, mère de tous).
Dans une de sa première visite en Italie, hors du Vatican, le Pape François s’est rendu à Lampedusa le 8 juillet 2014 où il a fait une homélie très marquante qui cherchait à interpeler les Européens. Mardi dernier, c’est un sujet qu’il a repris devant les parlementaires européens à Strasbourg (cf citation ci-dessous).
Un des enjeux est de passer d’une hospitalité inconditionnelle à une hospitalité « sous conditions », en se rappelant que l’hospitalité chrétienne n’est pas un principe éthique : ce n'est ni une obligation morale, ni un engagement.
Concrètement, le terme « asylon » désigne un lieu sacré. L’église est un lieu refuge. Rappelons-nous, il y a quelques années, l’occupation par des sans-papiers de l’église St Bernard à Paris et de l’église St Paul à Nanterre.
[...] De même, il est nécessaire d’affronter ensemble la question migratoire. On ne peut tolérer que la Mer Méditerranéenne devienne un grand cimetière ! Dans les barques qui arrivent quotidiennement sur les côtes européennes, il y a des hommes et des femmes qui ont besoin d’accueil et d’aide. L’absence d’un soutien réciproque au sein de l’Union Européenne risque d’encourager des solutions particularistes aux problèmes, qui ne tiennent pas compte de la dignité humaine des immigrés, favorisant le travail d’esclave et des tensions sociales continuelles. L’Europe sera en mesure de faire face aux problématiques liées à l’immigration si elle sait proposer avec clarté sa propre identité culturelle et mettre en acte des législations adéquates qui sachent en même temps protéger les droits des citoyens européens et garantir l’accueil des migrants ; si elle sait adopter des politiques justes, courageuses et concrètes qui aident leurs pays d’origine dans le développement sociopolitique et dans la résolution des conflits internes – cause principale de ce phénomène – au lieu des politiques d’intérêt qui accroissent et alimentent ces conflits. Il est nécessaire d’agir sur les causes et non seulement sur les effets. [...] (Pape François, Strasbourg, 25.11.2014)