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Lettre du cardinal Carlo Maria Martini

à tous ceux qui aiment leurs enfants et l’avenir de l’Eglise

le 24 juin 2002 (extrait)

« La première vocation dont je veux vous parler est la vôtre, celle d’être mari et femme, père et mère. Aussi mon premier mot est précisément de vous inviter à prendre soin de votre amour en tant que mari et femme : au milieu de tant de choses urgentes, au milieu des si nombreuses sollicitations que vous assaillent, il me semble qu’il est nécessaire de garder un peu temps, de défendre un peu d’espace, de programmer un certain moment, qui soient comme un rite pour célébrer l’amour qui vous unit. L’inertie de la vie avec ses frénésies et ses ennuis, l’usure de la convivialité, le fait que chacun est un jour ou l’autre une déception pour l’autre quand apparaissent les défauts et les méchancetés, tout cela finit par faire oublier la bénédiction que sont l’amour mutuel, le fait de vivre ensemble, de mettre au monde des enfants et de les introduire dans la vie.

L’amour qui vous a convaincus de vous marier ne se réduit pas à l’émotion d’un moment un peu euphorique, il n’est pas seulement un attrait que le temps consume. L’amour sponsal est votre vocation : dans votre amour, vous pouvez reconnaître l’appel du Seigneur. Le mariage n’est pas seulement la décision d’un homme et d’une femme : c’est la grâce qui poussent deux personnes mûres, conscientes, heureuses, à donner un visage définitif à leur liberté. Le visage de deux personnes qui s’aiment révèle quelque chose du mystère de Dieu. Aussi voudrais-je vous inviter à garder la beauté de votre amour et à persévérer dans votre vocation : il en découle une conception de la vie qui encourage la fidélité, permet de supporter les épreuves, les déceptions, qui aide à traverser les crises éventuelles sans croire qu’elles sont irrémédiables. Celui qui vit son mariage comme une vocation professe sa foi : il ne s’agit pas seulement de rapports humains qui peuvent être un motif de bonheur ou de tourment ; il s’agit de traverser les jours avec la certitude de la présence du Seigneur, avec l’humble patience de prendre chaque jour sa croix, avec la fierté de pouvoir faire face, par grâce de Dieu, aux responsabilités.

Ce n’est pas toujours que les engagements professionnels, les réalisations familiales, les conditions de santé, le contexte dans lequel vous vivez, aident à voir avec lucidité la beauté et la grandeur de votre vocation. Il est nécessaire de réagir à l’inertie qu’engendre la vie quotidienne et de vouloir avec ténacité également des moments de liberté, de sérénité, de prière… Je vous invite à trouver le temps de vous parler avec simplicité, sans transformer chaque point de vue en entêtement, toute divergence en litige : un temps pour parler, échanger des idées, reconnaître ses erreurs et demander pardon, se réjouir du bien accompli, un temps pour parler en se promenant tranquillement le dimanche après-midi, sans hâte. Et je vous invite à rester seuls un petit moment, chacun pour son compte : un moment de détachement peut aider à être mieux et plus volontiers ensemble. »

Le visage de deux personnes qui s’aiment révèle quelque chose du mystère de Dieu.

Le visage de deux personnes qui s’aiment révèle quelque chose du mystère de Dieu.

Tag(s) : #couple, #père, #mère, #famille, #épreuve, #mariage, #amour, #vocation, #foi
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